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Un titre historique et pourtant…

Le Paris Saint-Germain est donc sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire. Pourtant, de nombreux supporters sont déçus. Comme quoi, les résultats ne font pas tout.

Ça aurait dû être une fête, un sacre historique. Avec un dixième titre en poche, le PSG a rejoint l’AS Saint-Étienne en tête des clubs les plus titrés en championnat de France après seulement cinquante ans d’histoire. Pourtant, le sacre a un goût amer.

Le PSG a recruté fort cet été et tout le monde semblait excité. Mais plusieurs choses dérangeaient dès le départ. Le maillot domicile, tout bleu, qui n’est pas scandaleux mais qui était éloigné des deux maillots historiques domiciles du club, le « Hechter » et le blanc avec la bande rouge et bleue sur le côté.

Puis, ce fut le contenu. Certes, le PSG prenait les points en championnat et en Ligue des champions, mais c’était souvent laborieux, sans contenu, grâce, en majorité, à des éclairs de Mbappé. Mais comme les résultats suivaient, les supporters grognaient timidement.

En janvier, l’élimination en coupe de France face à Nice est venue réveiller les frondeurs, entraînant avec eux une grande partie de la tribune Auteuil. Mais le match de Ligue des champions arrivait vite et la grogne ne pouvait pas durer.

Après plus de cent-trente minutes maitrisés et une qualification qui s’approchait, le PSG s’écroula en quinze minutes. Trois buts de Benzema plus tard, c’était l’effondrement, une honte de plus sur la scène européenne. Pas par le résultat, ça, c’est le football, mais par le comportement et le manque de caractère de l’équipe.

Il n’en fallait pas plus pour que le virage Auteuil décrète une grève des encouragements tout en y amenant un certain nombre de revendications. Tout le monde attendait alors le match face au rival marseillais pour voir si cette grève était ponctuelle ou si elle allait durer. Et elle dura…

Face à Lens, le PSG glanait le point nécessaire à l’officialisation de son dixième titre de champion de France. Les supporters d’Auteuil étaient toujours en grève mais décidèrent, à quinze minutes du terme de la rencontre, de quitter leur tribune pour aller fêter le titre à l’extérieur.

Une vraie cassure entre le CUP et les joueurs

Du côté du club, Leonardo venait (enfin) s’exprimer. Certains joueurs également. Le problème, c’est le décalage entre toutes ces déclarations. Le directeur sportif disait entendre les supporters et qu’il fallait se poser certaines questions. De l’autre côté, les joueurs, depuis plusieurs semaines, tenaient un autre discours en expliquant ne pas comprendre les supporters. Décalage entre les joueurs et le public, mais aussi entre les joueurs et le directeur sportif.

Avec ce comportement, certains supporters montraient donc que les résultats ne font pas tout. Mais alors, pourquoi être allés fêter le titre ? Pourquoi ne pas avoir prolongé la grève jusqu’au bout pour bien affirmer que c’était une question de comportement, de politique sportive et pas de résultat ? Pourquoi réclamer un collectif, des comportements dignes, mais ne siffler que certains joueurs ?

Ces mêmes supporters vont aller soutenir les filles lors du match de Ligue des champions le samedi 30 avril face à l’OL. Même si le comportement sur le terrain est bien différent, pourquoi aller soutenir une équipe du club qui vit également un psychodrame à l’intérieur du vestiaire et où les dirigeants font également les aveugles autour de tout ce qui se passe, soutenant une joueuse isolée et dont les péripéties sont venues pourrir la saison ?

Le PSG est donc titré à la fin d’une saison étrange, décevante et durant laquelle personne ne semble savoir où il va. Ni les dirigeants, qui ont disparu, ni les joueurs, qui ne veulent rien comprendre, ni les supporters, qui manquent de cohérence, ni le coach, qui innove tactiquement à cinq journées de la fin et qui parle, désormais, comme s’il allait rester au club. Du rêve au cauchemar il n’y a qu’un pas que tout le monde est en train de franchir sans s’en rendre compte.

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