Un calendrier démentiel, les joueurs à bout de forces
Dans une période exceptionnelle et un calendrier complètement fou, les joueurs souffrent. Et malgré l’hécatombe de blessés, le PSG n’est pas épargné par les sélectionneurs.
Plaindre les joueurs du rythme infernal, c’est souvent mal perçu. Ils gagnent beaucoup d’argent, ils jouent au foot, on ne va pas en plus les plaindre. Malgré tout, il faut se rendre compte de la folie et de la bêtise des instances à organiser un calendrier complètement débile. Les matchs s’enchainent tous les trois jours et les blessures musculaires augmentent un peu partout.
Le problème, c’est qu’il a fallu condenser tous les matchs, tout en replaçant les rencontres de sélections qui ne s’étaient pas jouées pendant l’arrêt des compétitions. Le problème, c’est que les fédérations ont eu l’intelligence d’y ajouter des matchs amicaux. Alors que dans un calendrier normal, les équipes nationales ne jouaient que deux rencontres pendant les rassemblements, elles en jouent désormais trois en moins de quinze jours. Aberrant.
Avec tout ça, le PSG n’est pas épargné. Alors que plusieurs joueurs sont blessés, ils sont appelés par leurs sélectionneurs respectifs comme Mbappé, Neymar ou encore Kimpembe, pour ne citer qu’eux. Pour aller plus loin, Mbappé est-il réellement prêt à jouer face au Portugal ? Enfin, les sud-américains vont de nouveau rentrer à moins de 48H d’un déplacement à Monaco. La dernière fois que c’est arrivé, Paredes, qui avait joué avec l’Argentine, s’était blessé à Nîmes après moins de dix minutes de jeu.
On peut ajouter que Bouna Sarr n’a pas été autorisé à rejoindre les bleus. Didier Deschamps n’a pas insisté. Il est vrai que l’ancien joueur de l’OM n’a pas l’importance de Mbappé, mais doit-on comprendre qu’il y a des clubs plus respectés que d’autres ? Parce que si le sélectionneur avait convoqué le joueur, le Bayern n’aurait pas eu son mot à dire.
Pourtant, si on pensait un peu aux joueurs plutôt qu’à l’argent, il y avait des solutions pour éviter cette surcharge. Tout d’abord, annuler les matchs amicaux. Les replacer plus tard pour protéger les joueurs semblait une solution intelligente.
Penser le calendrier différemment
Ensuite, on pouvait penser le calendrier différemment en raison de la situation exceptionnelle. Entre septembre et novembre, les équipes nationales auront pris six semaines du calendrier (deux semaines en septembre, octobre et novembre), avec deux rencontres officielles à chaque fois, et souvent une troisième amicale. Une des solutions aurait été de laisser les joueurs dans leurs clubs jusqu’à début décembre puis de caler quatre semaines pleines pour jouer les rencontres internationales. Ça aurait permis aux sélectionneurs de travailler tranquillement, de jouer un match tous quatre jours, mais surtout d’éviter des allers – retours incessants.
Pour prendre l’exemple des joueurs sud-américains, au lieu d’effectuer six vols de plus de dix heures chacun, il n‘en aurait alors effectué que deux. Et avec ce calendrier, il restait deux semaines entières pour étaler les matchs en club.
Manuel Neuer est monté au créneau en déclarant « qu’à l’entrainement, il y avait des exercices qu’on ne pouvait pas faire ». Il a ajouté que les joueurs « ne devraient pas se plaindre, mais les joueurs arrivent à la limite de leur charge de travail ». Il a été suivi par Toni Kroos, son compatriote, qui pense que « ce n’est plus possible de jouer autant de matchs et avec aussi peu de vacances, surtout pour les joueurs internationaux ».
Malgré ce qu’on peut penser, le football est un spectacle. Quand les joueurs se blessent ou jouent fatigués, la qualité diminue. Les spectateurs et téléspectateurs payent pourtant les places et les abonnements mais pour un spectacle médiocre. La santé des joueurs, leur état de forme, c’est important pour eux mais aussi pour nous qui regardons les matchs. À un moment, il va falloir faire un choix : toujours plus d’argent ou un peu moins pour un meilleur spectacle ? Finalement, est-ce que tout le monde est prêt à faire des efforts ?