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Travailler le mental

Évoqué dans le journal L’Équipe, le PSG réfléchirait à étoffer son staff d’un ou plusieurs préparateurs mentaux. Un retard qu’il serait temps de combler sur de nombreux autres sports.

Le PSG qui s’effondre en quelques minutes, c’est devenu trop récurrent pour n’être qu’un accident. Au-delà de l’arbitrage ou de la performance d’un ou deux joueurs, c’est le mental de toute l’équipe qui flanche dans ces moments cruciaux.

Dans cet effectif il reste trop de joueurs qui ont connu Barcelone 2017 et United 2019. Chaque fois que le match semble tourner, eux semblent contaminer même les nouveaux arrivants. Et tout le monde sombre, comme cette saison où, après avoir dominé le Real pendant plus de cent-quarante minutes, tout s’est écroulé en une quinzaine de minutes.

La première solution aurait été de se séparer des joueurs traumatisés. Impossible parce qu’il aurait déjà fallu avoir des propositions, mais aussi parce que nombreux sont ceux qui sont bien dans la capitale et ne veulent pas bouger.

L’autre solution, c’est de faire appel à préparateur mental. Problème, dans le football, on en est encore à penser que c’est le travail du coach alors que ça n’a rien à voir.

La préparation mentale, c’est un travail individuel, qui dépend de chaque joueur, de son parcours, de ses forces et faiblesses. L’entraîneur ne peut pas avoir des entretiens individuels avec tous les joueurs, mais surtout, les joueurs ne peuvent pas livrer leurs faiblesses à celui qui décide de les titulariser ou pas.

Reconnaître ses faiblesses, ce n’est pas une honte

Dans les sports américains, les joueurs ont des préparateurs mentaux depuis plus de vingt ans. C’est normal et ça fait partie de la haute compétition. Au tennis, en Formule 1, là-aussi, nombreux sont ceux qui font appel à des professionnels de la préparation mentale. Au football, on voit ça comme une faiblesse.

Reconnaitre ses lacunes, ses manques, ce n’est pas une tare, au contraire. C’est le seul moyen de les affronter et de les vaincre.

Le préparateur mental peut alors recevoir chaque joueur, prendre le temps de parler, d’écouter, de travailler pour effacer les échecs. Mais il peut aussi travailler sur le collectif, sur un traumatisme qui plombe l’ensemble des joueurs.

Enfin, ce dernier n’est pas un psychologue. Il peut travailler sur le négatif comme on l’a vu mais aussi le positif. On a tous connu un joueur qui, à un moment donné, marche sur l’eau. Cette période d’euphorie où tout lui réussit dure deux, trois, cinq matchs. Le préparateur mental peut aussi échanger avec le joueur dans ces moments de bien-être afin que ceux-ci durent le plus longtemps possible.

On parle beaucoup des joueurs mais le staff peut également faire appel au service de ce professionnel. Travailler avant un match important sur la gestion des émotions, même pour le coach, c’est important.

En revanche, le préparateur mental se doit de ne pas échanger avec le staff sur les peurs ou les manques d’un joueur. Il peut parler de manière globale, alerter le coach sur une anxiété liée à un match à venir, mais il n’est pas là pour dire « ne fais pas jouer ce joueur, il va te plomber ». Ce n’est pas son rôle.

Avec la pression et l’exigence du très haut niveau aujourd’hui, un préparateur mental est une nécessité dans un club. Le PSG va se doter d’un centre d’entraînement top niveau. Il serait temps qu’il se renforce également dans ce domaine.

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