Depuis la qualification du Barça face à Séville en coupe du roi (0-2, 3-0), les médias catalans se prennent à rêver d’une nouvelle remontada. Le problème, c’est que certains médias français se sont engouffrés dans la brèche. Les dirigeants parisiens doivent reprendre la main et vite.
Comme il fallait s’y attendre, il n’aura fallu qu’une qualification du Barça face au FC Séville en Coupe du roi pour que le terme « remontada » refasse surface. Dans les médias catalans, on peut le comprendre et ils vont sûrement appuyer là-dessus pendant une semaine. Mais que les médias français saisissent l’occasion, cela interroge.
Un média n’est pas là pour supporter mais pour apporter des infos, des éclairages, on est d’accord. Mais il y a des termes, des unes, des titres, qui sont très évocateurs et orientent la pensée.
La veille de ce fameux Barça – PSG, le seul quotidien sportif français titrait en Une « Gonflés à bloc » avec une photo de Messi et ses partenaires. À l’inverse, la même saison, au même stade de la compétition, la semaine suivante, ce journal titrait « Tous monégasques ».
Les dirigeants parisiens ne sont pas les patrons de ce quotidien et ne peuvent donc rien faire pour influencer la ligne éditoriale. En revanche, ils peuvent reprendre la main pour éviter de diffuser l’idée qu’un scénario identique est de nouveau imaginable.
Quand l’OM se fait éliminer par Benfica en 1989, à aucun moment Bernard Tapie, le président de l’époque, n’a laissé le choix aux journalistes d’expliquer que même s’il y avait eu un but inscrit de la main, l’OM n’avait pas non plus réalisé le match qu’il fallait pour se qualifier. Pour tout le monde, l’OM a été éliminé par la main de Vata.
Pour remonter un peu plus loin, Saint-Etienne n’a pas perdu sa finale de C1 face au Bayern parce que les allemands étaient plus forts mais à cause des poteaux carrés. Au PSG, on a laissé faire et la « remontada » est due à la fébrilité des parisiens et pas à l’arbitrage. Énorme erreur.
Leonardo doit prendre la parole et vite
On a laissé dire qu’il y avait eu des décisions d’arbitrage discutables mais que le PSG avait mérité sa défaite malgré cela. L’année suivante, contre United, on a laissé dire que le penalty sifflé, grâce au VAR, sur la main de Kimpembe était peut-être sévère, mais que ça pendait au nez du PSG.
Cette semaine donc, on va avoir droit à tout ce qui tourne de la « remontada », en expliquant que ce PSG ne maîtrise pas son sujet, qu’il y a des blessés, des joueurs en manque de rythme, que s’il y a un club capable de la faire c’est le Barça. Les dirigeants parisiens doivent alors reprendre la main et vite. Comment ?
Tout d’abord en expliquant que le PSG a été éliminé par le Barça à cause de l’arbitre, un arbitre qui a d’ailleurs disparu de la circulation depuis et ce n’est pas anodin. S’il avait été si bon, pourquoi n’arbitre-t-il plus en Ligue des champions ? La défaite du Barça 8-2 contre le Bayern ne souffre d’aucune contestation, par exemple.
Ensuite, rappeler que le PSG a trop subi les injustices des arbitres, à Madrid en 2018 sur le penalty concédé alors que Kroos était hors-jeu. Contre United, alors que Kimpembe ne peut pas faire exprès de mettre la main et qu’à cette époque, les règles étaient différentes. Enfin, expliquer calmement qu’avec un arbitrage juste et correct, il n’y aura pas de « remontada ».
Un grand club, c’est aussi ça. Montrer qu’on existe, qu’on ne se laissera pas faire, qu’on est attentif à une certaine équité. Laisser s’installer l’idée que la « remontada » n’était due qu’au football et donc, par conséquent, qu’elle ait de nouveau possible, c’est le meilleur moyen de mettre sur les joueurs une pression et une peur qui, effectivement, peut amener à ce genre de scenario.
C’est aujourd’hui que le Président et le directeur sportif du club doivent reprendre le contrôle sur l’environnement du match. C’est aujourd’hui qu’ils doivent remettre à sa place le quotidien sportif et montrer aux joueurs que tout cela n’est que du cinéma, que le club et les supporters croient en eux, que le PSG va se qualifier sans contestation et ne surtout pas laisser planer que l’idée du scenario catastrophe est possible. Après, ce sera trop tard et il ne faudra pas venir pleurer.