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Olivier Echouafni, entraineur de l’équipe féminine du PSG : « Dans le haut niveau, c’est les détails qui font la différence. »

Dans un entretien accordé à « Onze mondial », le coach de l’équipe féminine du PSG, Olivier Echouafni, révèle ses secrets techniques et tactiques pour atteindre ses objectifs en tête du classement.

Addict des terrains de foot depuis le plus jeune âge, l’ex-milieu de terrain sait qu’une des clés de la réussite réside dans l’acharnement et la persévérance. « Même si je jouais le dimanche, le samedi je passais toute la journée à jouer au foot. Le dimanche, si je jouais l’après-midi, le matin j’étais aussi sur un terrain. » confie-t-il. Une qualité qu’il n’a pas manqué de transmettre à ses joueuses quelques années plus tard. Sur le terrain jusqu’à ses 38 ans, c’est ensuite à Amiens qu’il décide de passer de « l’autre côté de la barrière ». Une longue carrière de joueur qu’il partagera avec 17 entraîneurs différents dont il ne manquera pas de s’inspirer. Un seul but : transmettre son expérience. « La première chose, c’est de transmettre. J’ai ce devoir et cette obligation de transmettre aux nouvelles générations, aux joueurs ou aux joueuses. Faire profiter de mon expérience acquise auprès de différents entraîneurs ».

Le rôle de coach

Tacticien, technicien, manager… Si l’entraîneur se doit de ramener des résultats en fin de saison, il est aussi responsable de l’atmosphère mis en place au sein de son effectif. Un côté psychologue encore plus essentiel à la tête d’une équipe féminine. « Chez les filles (…) il y a une sensibilité bien plus grande. Le poids des mots est important. » explique-t-il. Des mots qu’il gardera en fin de causerie pour motiver ou piquer ses joueuses juste avant une rencontre. « Déjà, l’équipe adverse, sur quinze minutes. Ensuite, la causerie stratégique, avec les objectifs, la composition d’équipe, le plan défensif, offensif, ce qu’on doit faire pour inquiéter nos adversaires, les coups de pieds arrêtés. Enfin, il y a l’aspect psychologique et mental. » Et si l’on pense qu’entraîner une équipe féminine est différent, Olivier est clair : « C’est la même chose. (…) Il y a un petit décalage sur le plan athlétique, mais pour le reste c’est discipliné, rigoureux et ça va au combat. »
Si des lacunes se font ressentir parfois sur le plan technique ou tactique, c’est en partie car elles ne sortent pas de centre de formation. Un décalage qui peut coûter cher à certains profils, particulièrement au sein d’équipes prestigieuses telles que le Paris Saint-Germain : « Quand on recrute une joueuse de 18 ans, on sait que malgré ses qualités, elle reste très jeune et automatiquement, il y a une formation à faire, de six mois, un an, deux ans. Alors qu’au PSG, on n’a pas trop le temps quand on veut des résultats. »

Le sens du détail

« Avec les équipes que j’ai entraînées, j’ai beaucoup parlé de positionnement de corps, de communication, parce que dans le haut niveau, c’est le détail qui fait la différence. » Et aucun entraîneur ne pourra ici le contredire. Un détail, une erreur…qui peut parfois coûter très cher. Un perfectionnisme qui s’ajoute à un certain côté pédagogue de la part de l’entraîneur … « Si on met tout sur un plateau, elles ne vont pas se l’approprier réellement. Si elles trouvent la solution d’elles-mêmes, elles vont se l’approprier davantage. » Une manière de coacher qu’il souhaite imposer au sein de l’équipe, hors comme tout entraîneur, imposer sa patte prend du temps. Trois ans selon lui. « Quand vous arrivez, vous commencez à prendre des joueuses. En fin de saison, vous essayez de sortir des joueuses pour lesquelles vous estimez qu’elles n’ont plus le niveau. (…) Au bout de six mois, on a quelques bases. Au bout d’un an, c’est mieux. On recrute encore des joueuses, donc il faut recommencer avec celles qui ont déjà les bases. C’est la deuxième année, et l’idée d’une troisième et quatrième année serait bien. »

Sa tactique

« Le 4-3-3, je l’aime bien ! », schéma également adopté par son homologue allemand avec l’équipe masculine. Sur ce point, les deux tacticiens ont les qualités nécessaires à son bon fonctionnement, à savoir des éléments de couloir solides, rapides et performants. Adepte du 4-2-3-1 également, Echouafni reste cependant lucide : « J’aime le système en 4-3-3 ou en 4-2-3-1, mais est-ce que dans ce dernier système j’ai quelqu’un dans mon effectif capable de jouer à ce poste de numéro 10 ? Si ça n’est pas le cas, il faut recruter. Si je ne peux pas recruter, je suis obligé de faire évoluer mon système. » explique-t-il. Des schémas tactiques qui devront donc s’adapter au mercato déjà mouvementé de cette équipe féminine avec notamment le départ officialisé de la latérale Hanna Glas et un possible transfert de Eve Périsset, seconde latérale droite du PSG, vers les Girondins de Bordeaux. Et sans cellule de recrutement, Olivier Echouafni a un rôle essentiel lors de rencontres : repérer les pépites adversaires et évaluer leur potentiel pour rejoindre son effectif.

A la deuxième marche du podium depuis 2011 (excepté 2012 et 2017), le Français tente d’imposer sa marque au sein du Paris Saint-Germain. Perfectionniste, observateur et parfois psychologue, une chose est sûre, l’ancien joueur a mûri et il n’hésitera pas à se faire passer au second plan : « Quand j’étais joueur, je ne pensais qu’à moi. Par contre, quand on est entraîneur, on pense à tout le monde sauf à soi. La grande différence est là ».

 

source : onzemondial.com

crédit photo : psg.fr

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