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Ney et Marqui KO, Messi toujours plus haut

Rien ne pouvait être plus cauchemardesque pour les hommes en jaune. Le scénario du pire. Et pourtant Ronaldo, le vrai, était en tribune. Comme le garant, depuis le début de la compétition, que tout se passera bien.

Oui mais les Brésiliens sont retombés dans leurs travers, ceux d’une génération toute entière fragilisée par une montagne psychologique qu’ils ne parviennent pas à franchir. Si en 2014, à Rio, le symbole de cette défaillance portait le nom de Thiago Silva, c’est cette fois-ci son héritier et capitaine du PSG, Marquinhos, qui est tombé plus bas que terre. La frappe qu’il dévie au bout du bout de la prolongation, offrant l’égalisation à la Croatie d’un Modric immortel, l’avait déjà vu s’effondrer tête baissée sur la pelouse. Son penalty raté durant la séance de tirs aux buts condamne la Selecao au chagrin et aux larmes. Derrière son allure de capitaine remonté, Marquinhos se laisse trop rapidement envahir par ses émotions et le PSG en a déjà fait les frais. Neymar, lui, inconsolable a l’issue de la rencontre, ne réalisera jamais son double rêve. Devenir champion du monde et ballon d’or. Les Brésiliens du PSG vont rentrer à Paris détruits mentalement. Galtier rit le jaune du Brésil.

Une tristesse qui aurait pu être atténuée par l’élimination le soir-même de l’ennemi argentin, qui plus est bourreau des Brésiliens en finale de Copa América à l’été 2021. C’est tout l’inverse. Eux ont remporté leur séance de penalties au terme d’une rencontre qui ne saurait mieux décrire cette équipe. Du talent, des émotions, des faiblesses aussi, du vice, énormément de vice. Mais surtout du caractère et un joueur hors du commun. L’Argentine est en mission. Sous le choc d’une égalisation terrible au fin fond du temps additionnel, la plupart des sélections se seraient écroulés. Pas cette Argentine-là, emmenée par des soldats pas toujours académiques, souvent plus préoccupés à rentrer dans la tête de leur adversaire qu’à jouer au football. Demandez à Paredes. Rien, hormis la France de Mbappé, ne pourra selon moi les arrêter.

Les anciennes gloires du pays à Doha, Maradona au ciel, c’est tout un peuple qui vit ce matin un rêve éveillé, dans l’espoir final de rendre à Messi tout ce qu’il lui a apporté. Hier encore, sa passe décisive dont lui seul a le secret, ainsi que ses deux buts ont ouverts la voie à ses coéquipiers. Doha est une Bombonera à ciel ouvert. Les Argentins rêvent d’une finale contre l’Angleterre. La seule qui ressusciterait Maradona et enverrait définitivement Messi parmi les cieux.

Un édito de Clément Pernia.

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