La nouvelle statistique à la mode, ce sont les expected goals. Mais encore une fois, cette stat est non seulement très difficile à utiliser, mais elle est surtout inadaptée au football.
Face à City, le PSG l’a emporté 2-0. Pourtant, quand on a eu connaissance des statistiques et notamment des expected goals, le PSG était à 0,52 quand City était à 1,74. Prise comme cela, on a l’impression que c’est presque scandaleux que le club de la capitale l’ait emporté.
Pour chiffrer une expected goal, l’analyse est basée sur le lieu où se trouve le ballon au moment de l’occasion et recoupe toutes situations similaires pour voir combien de fois, dans cette situation, le ballon a terminé au fond des filets. Or, c’est complètement faussé par de nombreux éléments dont ne tient pas compte cette statistique.
Pour être concret, imaginons le ballon à l’entrée de la surface de réparation, légèrement sur le côté gauche. Dans cette situation, est- ce la même probabilité de marquer si c’est un droitier ou un gaucher qui a le ballon ? Est-ce la même probabilité de marquer si on est à la 12ème minute, à la 53ème ou à la 89ème ? Est-ce la même probabilité de marquer si vous menez 4-0, s’il y a 0-0 ou si vous êtes menés 0-1, avec la pression, ou pas, engendrée par le score ?
Aucune situation n’est parfaitement identique
On peut étayer cela presqu’à l’infini. Est-ce la même probabilité si vous vous retrouvez face à Van Dijk ou un défenseur lambda (pour n’en citer aucun) ? Et si le gardien est Navas, Ederson ou un autre ? Est-ce la même probabilité si le défenseur face à vous sort sur vous pour vous limiter le temps de frappe, ou s’il choisit de vous fermer une possibilité et de laisser ouverte l’autre pour donner une indication à son gardien ?
On voit bien, à travers toutes ces questions, que chaque situation n’est jamais similaire, même si le ballon est au même endroit. On aurait pu ajouter que la probabilité n’est sûrement pas la même non si c’est Messi, Lewandowski ou un autre qui est en possession du ballon.
Sur le but de Messi face à City, l’expected goal ne devait pas être élevé. Mais si on connait l’argentin, la statistique aurait sûrement été bien plus élevé puisque c’est une situation qu’il affectionne particulièrement.
À force de vouloir réduire le football à des stats, on en invente sans cesse et elles sont, généralement inutiles. Le football est un sport de prise de risque mais aussi de sensation, de gestion des émotions. Arrêtons de vouloir en faire de la NBA.
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