Par Clement Pernia
Ils attendaient leur heure. Dans les starting-block. Prêts à dégainer. A l’affût d’une nouvelle ouverture, d’une énième polémique. Une fois n’est pas coutume, c’est le PSG qui leur offre sur un plateau. Les démagos ne pensaient sûrement pas qu’elle viendrait de Christophe Galtier, coach français apprécié, et de Kylian Mbappé, nouvelle star du pays. Mais qu’importe. L’important c’est de buzzer.
Depuis plusieurs semaines, face aux enjeux climatiques et énergétiques cruciaux auxquels nous faisons face, la mode est de faire du football un modèle écolo. Le foot plus que les autres sports. Le foot plus que le reste de la société. Après tout, ils sont riches, blindés, ça passe toujours. Alors, on a tout entendu. Plus de match le soir, tant pis pour ceux qui travaillent en semaine. Privilégier les transports en commun, éviter les trajets en avion lorsque cela est possible. Le PSG discute depuis plusieurs mois avec la SNCF mais visiblement, impossible d’affecter des trains de nuit après les rencontres. Le patron du TGV a-t-il omis de le signifier avant de tweeter pour interpeller le PSG, et certainement se faire une petite pub personnelle au passage ? On ne parle même pas de tout le dispositif de sécurité nécessaire à l’encadrement de telles stars.
Allez pourquoi pas. Après tout, s’il n’y avait que ça, ce n’est rien. On écoute, on discute, on avance. Mais hier soir, nouvelle étape. Conférence de presse au Parc des Princes. Neymar, Vitinha, adversaire, système de jeu.. Tous les sujets « classiques » sont évoqués. Quand soudain, une question sur la SNCF. Nerveusement, sans doute parce qu’il s’y attendait dans un coin de sa tête, mais à la fois surpris, Christophe Galtier jette un regard à son attaquant, comme pour lui dire qu’il ne sait trop quoi répondre. « Aide moi Kylian« . Les deux hommes explosent de rire. « Démerde toi avec ça, coach ». Alors Galtier sort sa boutade. L’homme est entier, taquin. Le monde du football le sait. Aurait-il pu répondre autre chose ? Oui. On a aussi le droit de trouver drôle sa réponse.
Il n’en fallait pas plus pour tous les voir dégoupiller. « Mépris », « déconnectés », « en dehors du monde réel ». Presque complices de la fin du monde. Sans s’en rendre compte, et de manière totalement aveugle et ahurissante, les défenseurs de la bien-pensance en ont fait une affaire d’état. Les politiques réagissent et se rabaissent. Ils prennent tous des moyens de transport écolos, c’est bien connu. Les plus dépourvus d’arguments remettent sur le tapis la coupe du monde au Qatar. Ben voyons. Pourquoi pas le salaire de Messi aussi ? La ministre des sports tweete aussi. Le trophée des champions à des milliers de kilomètres de la France ne l’avait pas autant dérangé.
Le wagon de la bêtise est plein à craquer. Il nous promet une année riche en absurdité. Mais bon, tant qu’on tape sur les footeux, c’est pas un problème. Allez, le PSG, c’est encore mieux !
