Forces et faiblesses de l’Atalanta
Dans deux jours, Paris affrontera donc l’Atalanta Bergame, qui a terminé troisième de Serie A derrière la Juve et l’Inter. Privée de son gardien et de son meilleur attaquant, que vaut vraiment cette équipe ?
Au moment du tirage, tout le monde avait l’air heureux d’avoir évité un gros. En tombant sur l’Atalanta, le PSG évitait le Bayern, City, et même l’Atletico. Mais même si le nom ne résonne pas comme un grand d’Europe, la saison de l’Atalanta fut très intéressante. L’équipe entrainée par Gasperini a été l’attraction, la petite sucrerie par le jeu déployé.
Les partenaires de Gomez ont posé des problèmes à tout le monde : pressing haut et intense, récupération rapide de la balle, utilisation de la largeur et de la profondeur, finition dans la surface avec quatre, cinq voire six joueurs dans la surface, les joueurs de Gasperini ont proposé un football spectaculaire mais aussi efficace.
Les joueurs et les points forts
Ce qui fait la grande force de cette équipe, c’est sa propension à presser dès la perte de balle et de la récupérer très vite en empêchant l’adversaire de sortir, de se mettre en place. Si les bergamasques ont posé des problèmes à nombreuses équipes, c’est parce que leur jeu n’est pas forcément lisible. En Italie, on aime à répéter que c’est une désorganisation organisée, un tourbillon, avec des déplacements de joueurs qui semblent parfois incohérents alors que tout est coordonné.
Autre point positif, les joueurs de côté qui apportent de la percussion, des centres mais qui n’hésitent pas à venir finir les actions dans la surface quand le centre vient de l’opposé, à l’image de ce que fait un Bernat avec le PSG.
Concernant les joueurs, Hateboer, Castagne apportent beaucoup sur les côtés grâce à leur activité. Au milieu, Freuler et De Roon sont les régulateurs du jeu mais aussi ceux qui amènent la densité sur les phases de pressing. Devant, Zapata a été intéressant, notamment pour donner de la profondeur, mais aussi par ses buts. Mais le facteur X de cette équipe, c’est Papu Gomez. Le petit argentin est l’étincelle, le déclencheur des actions italiennes. Il se déplace parfaitement entre les lignes, parfois même très bas, mais grâce à sa qualité de passe et sa technique, il permet de casser des lignes et de lancer les offensives de son équipe.
L’Atalanta possède un banc. Évidemment, ce n’est pas celui du PSG ou du Réal, mais il a été construit avec la même idée que pour les titulaires : pas de star mais des joueurs capables de prendre le relais des titulaires sans perdre en qualité. Très souvent, Muriel, Pasalic ou Malinovsky apportent un vrai plus quand ils entrent en jeu.
Pour terminer, Gasperini évolue toujours avec une défense à trois. La seule différence, entre la Serie A et la Ligue des champions, c’est qu’il peut éventuellement, dans un gros match, enlever un attaquant, ajouter un milieu (Pasalic ?) et faire grimper Gomez plus haut. Cela lui permet de densifier le milieu pour récupérer le ballon encore plus vite.
Une défense friable, des absences qui peuvent peser
L’Atalanta a encaissé 48 buts en série A, ce n’est pas rien, mais ça reflète bien l’idée de jeu de cette équipe : marquer plus de buts que l’adversaire. Et ils en ont inscrit 98.
Leur principale faiblesse réside dans la gestion de la profondeur. La majorité des buts encaissés pas les partenaires de Toloï l’ont été sur des contres rapidement menés et avec des joueurs qui ont pris la profondeur dans le dos d’une défense qui n’hésite pas à jouer à 50 ou 60m de son but.
De plus, l’Atalanta va être privé de son meilleur buteur, Ilicic. L’attaquant slovène a énormément apporté à cette équipe cette saison, jusqu’à sa dépression. Même si l’Atalanta a joué ses derniers matchs sans lui, son absence, offensivement, s’est faite ressentir.
Avec lui, le gardien de but, Gollini, devrait également être absent pour cause de blessure au genou contracté lors de la dernière journée de série A face à l’Inter.
Personne ne dit, ni ne pense, que l’Atalanta est un ogre. Mais cette équipe possède des qualités et un style pour poser des problèmes au PSG. En revanche, ses joueurs manquent d’expérience à ce niveau, et dans ces cas-là, c’est un peu quitte ou double : soit vous vivez le moment libéré en vous disant que c’est du bonus et ça peut faire mal, soit vous êtes mangés par l’évènement, et ça peut alors tourner au cauchemar.
Dernière inconnue, l’état physique et psychologique de cette équipe. Le jeu de Gasperini est exigeant tant sur le plan athlétique que mental. La coupure de 10 jours entre le dernier match de championnat et le quart de finale peut être traitre, surtout que les italiens ont joué leur trois ou quatre derniers matchs en étant moins impressionnant. Relâchement ou fatigue ? Réponse dans deux jours.