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En Ligue 1, Paris manque d’un peu de tout

Si Paris souffre autant en Ligue 1 cette saison, le manque de mouvement et d’implication y sont pour beaucoup. Même si cette saison est compliquée sur le plan athlétique, évoquer cette seule raison est une erreur.

Six défaites après 26 journées, le PSG n’avait plus connu ça depuis la saison juste avant l’arrivée de QSI. Mettre cela sur le seul compte du manque de préparation athlétique est un piège dans lequel il ne faut pas tomber. Évidemment que les joueurs de nombreuses équipes souffrent cette saison, que ce soit à Liverpool, à United, au Real ou au PSG. Mais dans ces championnats, il y a une adversité plus importante, n’en déplaise aux défenseurs de la Ligue 1. La marge que le PSG a sur ses adversaires devrait servir à l’entraîneur.

Manque de rotation

En changeant d’entraîneur, beaucoup ont cru que la concurrence serait remise à niveau. Erreur. Pochettino a décidé de préparer son équipe pour le huitième de finale de Ligue des champions en optant pour une équipe qui tourne très peu pour travailler les automatismes. Sauf qu’entre-temps, certaines blessures sont venues perturber cette vision des choses.

Depuis son arrivée, les parisiens ont joué 12 matchs mais on a très peu vu Draxler, Sarabia, Rafinha, Pembélé, Diallo, Kehrer ou encore Danilo. Il est vrai que certains déçoivent, mais ils doivent quand même être capables de jouer contre Lorient, Nîmes, Angers ou Caen. En admettant que le coach pense qu’ils ne soient pas aptes à débuter, au moins les faire entrer en jeu plus tôt dans les rencontres. Et même si plusieurs ont été gênés musculairement ou par la Covid-19, il y a toujours eu un banc correct sans être exceptionnel.

Alors que Thomas Tuchel ne s’occupait que des titulaires, l’entraîneur argentin a pris le même chemin.

Manque de motivation criant

Le fait d’avoir régulièrement marché sur le championnat a sûrement amené les partenaires de Marquinhos à se dire : « C’est bon, on a le temps ». Sauf que cette année, Lille, Lyon et Monaco réalisent un parcours de champion.

Que lors des premiers matchs, les joueurs aient pensé qu’ils seraient tranquilles en championnat, pourquoi pas. Mais depuis, ils auraient dû prendre conscience que la situation est compliquée voire dangereuse. La rotation aurait pu permettre de maintenir une certaine motivation en lançant des joueurs qui pouvaient se montrer. Mais même sans cela, les joueurs sont payés pour faire leur métier correctement. Étant donné certaines prestations, on peut douter de leur professionnalisme. L’envie de jouer au foot, la motivation, c‘est juste la base du football. Le problème, c’est que ce manque induit autre chose : un déficit de mouvement préjudiciable.

À Saint-Etienne, à Marseille, face à Monaco, les parisiens ont joué en marchant. Ils ont joué en marchant quand ils avaient le ballon, ne proposant aucune solution au porteur de balle, ne posant aucun problème à la défense adverse, mais ne créant aucun espace pour un partenaire par des courses sans ballon.

Avec le ballon, il n’y a aucun contre-pressing, trop de joueurs marchent à la perte de balle. Résultat : les équipes ont chacune plus tiré face au PSG que toutes les équipes réunies sur les saisons précédentes, et j’exagère à peine.

Enfin, ce manque d’envie, de mouvement, permet à toutes les équipes de désormais croire en leur chance. Nîmes, Lorient, Caen (en Coupe de France), Angers ou Brest ont tous affronté le PSG en ayant conscience qu’un coup était possible quand les saisons précédentes ils jouaient avec l’ambition de ne pas prendre une raclée.

Un manque de jeu collectif

On ne peut pas occulter le manque de jeu collectif de ce PSG version 2020 – 2021. La plupart des bons résultats parisiens (Barça excepté) ont été obtenus sur des éclairs, des exploits individuels plus que sur un collectif huilé.

Ce manque de liant, de jeu, les adversaires l’ont intégré. Pour battre un bloc bas et dense, il faut du mouvement, de la qualité technique, des échanges de passes rapides, du jeu en une ou deux touches de balle pour transpercer la densité. En résumé, tout ce que ne fait pas le PSG.

Pour prendre l’exemple du match contre Monaco, comment le PSG peut jouer près de 60 minutes sans animation offensive, sans se créer d’occasions, avec deux milieux incapables de créer du jeu et une ligne de trois attaquants incapables de perturber une défense juste cohérente ? Comment Pochettino ne peut pas intervenir et prendre des décisions dès la mi-temps ?

Paris est aujourd’hui est troisième à quatre points de Lille, un de Lyon et avec seulement deux points d’avance sur Monaco. S’ils ne veulent pas vivre l’accident industriel, tous les parisiens, des joueurs aux dirigeants en passant par le staff, vont devoir se réveiller et aborder les matchs avec un autre d’état d’esprit. Il en va du futur du club, dans une saison où la Covid-19 a déjà engendré des problèmes économiques importants. Sans qualification en Ligue des champions, ce serait la catastrophe.

Paris United

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