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Benjamin Illouz : « Neymar aura un risque très important de blessure »

Benjamin Illouz, ostéopathe reconnu, revient sur les nombreuses blessures des joueurs du PSG cette saison pour Paris United.

Dernière blessure en date, celle de Presnel Kimpembe. D’où peut-elle venir ? L’opération était-elle nécessaire ? Y avait-il d’autres moyens ?

« Je comprends déjà mal comment on peut opérer quelqu’un juste après une saison. S’il a joué des mois avec cette douleur, elle ne peut pas partir avec une constante activité type entraînement où, pire, des matches. La pubalgie est une blessure très complexe et vu le résultat des protocoles classique (repos, étirement, infiltration et renforcement), les clubs préfèrent les opérations… Pour ma part, il y a beaucoup d’autres choses à faire avant de penser à ce type d’intervention. À Caen, j’ai évité 4 opérations du même problème, avec aucune rechute de 6 mois à 1 an et demi. De plus, on a vu le résultat des joueurs opérés par cette méthode et ce n’est vraiment pas rassurant (Verratti et Kurzawa). »

Neymar a encore raté trois mois de compétition cette saison. Il y a plusieurs spécialistes qui disent que sa blessure ne va jamais se résorber. Est ce qu’il y a un risque de rechute tous les ans ?  

« La blessure est résorbée mais pas la fragilité. Pour Neymar, le problème a commencé en 2014 avec une énorme blessure au même pied. Cette-fois ci, la cheville avait résisté mais là, on voit clairement que la cheville tient beaucoup moins bien. Le Brésilien aura un risque très important de blessure sur cette jambe, surtout quand il jouera deux matches dans la semaine. J’espère me tromper, le temps nous le dira. » 

Après la mésaventure du Brésilien, d’autres joueurs importants se sont blessés avant la rencontre importante face à United. Est-ce lié ?

« On voit clairement que chaque année, cette période est fatale pour le PSG. L’enchaînement des coupes et du championnat ne laisse pas la place à la moindre faiblesse. Ce n’est pas de la malchance, il faut absolument travailler sur de la prévention et non attendre que le joueur se blesse. Cela pourrait être un axe de travail pour l’année prochaine. »

Verratti s’est encore blessé plusieurs fois cette saison. Beaucoup parlent de son hygiène de vie. De votre côté, vous ne pensez toujours pas que cela a un effet ?

« Très clairement, je pense que le mal est bien plus profond. Il faudrait surtout demander au joueur s’il se sent à 100 % après ses opérations. Les interventions au niveau du ventre augmentent considérablement le risque de blessure. Si l’italien a besoin de sortir pour se sentir bien, pourquoi l’en priver ? Bien sûr, tout dépend des excès et du manque de sommeil. »

Kehrer, Silva, Di Maria, Meunier… Tous ont goûté à l’infirmerie cette année. Même Cavani a réussi à se blesser tout seul à la hanche en frappant un pénalty. Comment se fait-il que l’infirmerie était aussi remplie au PSG cette année ? C’est tout sauf un hasard ?

« Je ne connais pas les soigneurs du club, je ne peux donc pas parler directement des problèmes des joueurs. Mais il y a très clairement un problème. Surtout que, sans manquer de respect au championnat de France, l’intensité est quand même beaucoup plus faible que la Premier League. Que ferait Paris en étant dans ce championnat ? Je pense que ce serait l’hécatombe. Plus sérieusement et de mon expérience avec beaucoup de footballeurs, les soins dans les clubs ne sont pas du tout adaptés et c’est pour cela qu’énormément d’entre eux se font soigner en dehors de leurs structures. Dans les 3/4 des clubs, il y a deux kinés pour un effectif de plus de 20 joueurs. Comment est-il possible de gérer la demande ? Il y a même un club de Ligue 1 qui faisait passer les soins en priorité au titulaire de l’équipe… Il n’y a quasiment aucun ostéopathe dans les staffs, et donc aucune complémentarité avec le médecin et le kiné. C’est vraiment dommage car pour avoir de très bons résultats , on a besoin du savoir de tout le monde. »

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